EDMÉE ET PAUL ARMA
MÉMOIRES A DEUX VOIX
Paul Arma était déjà très malade, quand, à Paris, au début de l’année 1986, le Centre Georges Pompidou, présenta l’exposition « Mouvement dans le mouvement » qui réunit les œuvres des artistes contemporains ayant dessiné les couvertures de soixante-quatorze partitions du compositeur. On put y voir aussi les œuvres plastiques du musicien : musicollages, musigraphies, rythmes en couleurs, et les petites sculptures de métal et de bois que Paul Arma avait baptisées « Musiques sculptées ».
Des concerts accompagnèrent l’exposition.
Et Paul Arma qui, depuis plusieurs années écrivait ses Mémoires, ajouta alors à ceux-ci, un épilogue en forme de prologue, où il analysa, comme il avait pris l’habitude de le faire, au long de ses souvenirs, ses œuvres et ses émotions.
ÉPILOGUE EN FORME DE PROLOGUE
Dois-je considérer ces manifestations comme un aboutissement, comme une consécration ? Certes non ; d’autres expositions, d’autres concerts ont été abrités par des lieux prestigieux en France et hors de France. Mais j’ai décidé, puisque les ans et quelques handicaps me contraignent à la modération, à la sagesse, de choisir Paris et ce lieu si controversé, où l’art a quand même sa place : le Centre Georges Pompidou, pour illustrer ce que le musicologue Daniel Paquette a dit : Paul Arma, « artiste universel multiforme, sans cesse en quête de l’unité artistique, médiateur perpétuel entre le visuel, le tactile, l’auditif... dans cette apparente dispersion qui est richesse et finalité sensible ».
La route a été longue et variée qui a conduit l’enfant de Budapest, né au début du siècle, amoureux de la peinture et surtout de la musique - qu’il découvrit avec Béla Bartók, son maître - jusqu’à cette ultime étape parisienne.